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Soixante-trois soldats polonais ont été blessés depuis le début de l'année lors des interpellations de migrants à la frontière avec le Bélarus, limite orientale de l'Union européenne, a annoncé jeudi Varsovie qui envisage de restreindre les conditions d'exercice du droit d'asile.
La Pologne, membre de l'Otan et de l'Union européenne (UE), accuse Moscou et Minsk d'organiser un afflux de migrants sur cette frontière, dans le but de déstabiliser la région et l'UE, une accusation rejetée par le régime bélarusse.
"63 soldats ont été blessés alors qu'ils tentaient d'interpeller ou d'empêcher" les migrants de passer la frontière illégalement, a déclaré à la presse le vice-ministre polonais de la Défense Pawel Bejda. Selon lui, les migrants agressent les soldats et garde-frontières à coup de pierres et de branches.
En décrivant la situation le long de cette frontière, le Premier ministre polonais Donald Tusk a indiqué la semaine dernière que "cela ressemble plus à un paysage de guerre qu'à une politique frontalière normale. Des coups de feu (y) sont entendus tous les jours".
En juin, un soldat polonais a été tué poignardé par un inconnu à travers la barrière frontalière.
Selon le ministre, près de 28.000 tentatives de passage illégal de la frontière avec le Bélarus ont été enregistrées cette année, contre 25.702 pour la même période de l'année dernière.
En mai, la Pologne a annoncé qu'elle allait investir plus de 2,3 milliards d'euros pour renforcer cette frontière.
Donald Tusk a préparé une nouvelle stratégie migratoire de son pays, comprenant notamment la suspension partielle du droit d'asile pour les migrants entrés illégalement dans le pays, et a indiqué qu'il demanderait à l'UE d'avaliser cette mesure.