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La lutte contre les mutilations génitales contournée lors de vacances à l'étranger

La lutte contre les mutilations génitales féminines est menacée par la pratique consistant à envoyer les filles dans des pays ne l'interdisant pas, a alerté vendredi l'Onu. Le phénomène, difficile à chiffrer, touche notamment des filles vivant en Europe ou aux États-Unis, souvent pendant les vacances scolaires.

Malgré les efforts consentis dans un plus grand nombre d'États, les mutilations génitales féminines se poursuivent à travers le monde, en partie en raison de la "nature clandestine" de déplacements transfrontaliers pour contourner les interdictions, relève le Haut-Commissariat de l'Onu aux droits humains dans un communiqué vendredi.

Bien que les "mutilations génitales féminines transfrontalières" aient toujours existé, l'un des facteurs qui favorise désormais ces déplacements en Afrique est la différence de législation entre pays, explique le rapport.

"Les mutilations génitales féminines s'inscrivent dans un continuum de violences fondées sur le genre et n'ont pas leur place dans un univers respectueux des droits humains", a déclaré le Haut-Commissaire de l'Onu aux droits humains, Volker Türk. Il appelle donc les États à "veiller à adopter une approche globale concertée" pour s'attaquer aux causes et conséquence de cette pratique. Il enjoint notamment les pays à "harmoniser leurs cadres juridiques et politiques (...) s'ils veulent vraiment respecter leurs engagements de mettre fin à cette pratique préjudiciable partout dans le monde".

M. Türk appelle également les pays à renforcer la collecte de données, même s'il souligne que la nature clandestine de ces déplacements les rend difficiles à chiffrer. Les statistiques manquent particulièrement au Moyen-Orient et en Asie.

Selon le Fonds des Nations unies pour la population, plus de 200 millions de filles et de femmes en vie aujourd'hui ont subi des mutilations génitales.

Selon le rapport, il y aurait dans l'Union européenne 600.000 femmes ayant subi des mutilations génitales féminines et 190.000 jeunes filles sont exposées à ce risque.

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