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Une syndicaliste liée à un parti kurde interdit en Iran, arrêtée en décembre, a été condamnée à mort jeudi, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.
Sharifeh Mohammadi a été jugée coupable de rébellion et condamnée à la peine capitale par la cour révolutionnaire de Rasht, principale ville de la province de Gilan, sur la mer Caspienne (nord), selon l'organisation Hengaw, basée en Norvège, et l'ONG américaine Human Rights Activists News Agency (HRANA).
Elle est accusée d'être membre du parti séparatiste kurde interdit Komala. Hengaw affirme qu'elle a été sujette à des "tortures mentales et physiques" par des agents de renseignement en détention.
Une source proche de la famille a affirmé qu'elle était bien membre d'un syndicat local mais n'avait "rien à voir avec Komala".
Le Centre Abdorrahman Boroumand, ONG de défense des droits des Iraniens, a assuré pour sa part que sa condamnation était liée à "son rôle dans un syndicat indépendant".
"Cette sentence extrême souligne la répression féroce des dissidents en Iran, en particulier contre les militants syndicaux dans une période de crise économique", a-t-il ajouté.
Une campagne organisée pour sa défense a jugé la sentence "absurde et infondée" sur ses comptes X et Instagram, estimant qu'elle visait à susciter "la peur et l'intimidation".
La province de Gilan avait été un des centres majeurs des manifestations de 2022 en Iran, après la mort en détention de la jeune kurde Mahsa Amini, arrêtée pour violation des strictes règles vestimentaires imposées aux femmes par la République islamique.
Plusieurs centaines de personnes ont été tuées et des milliers arrêtées au cours de ces mouvements dans l'ensemble du pays.
L'ONG IHR (Iran Human Rights), elle aussi basée en Norvège, affirme avoir comptabilisé au moins 249 exécutions cette année, dont dix femmes, au cours des six premiers mois de l'année 2024.