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Nouvelles frappes sur Gaza où la faim s'aggrave, selon l'ONU

L'armée israélienne a de nouveau bombardé jeudi la bande de Gaza, poursuivant sans relâche son offensive contre le Hamas dans le territoire palestinien assiégé où "la faim et le désespoir" s'aggravent, selon l'ONU, après plus de deux mois et demi de guerre.

La guerre, déclenchée le 7 octobre par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien contre Israël, ne montre aucun signe de répit malgré les lourdes pertes civiles et les appels à un cessez-le-feu.

Le conflit a ravivé les tensions à travers le Moyen-Orient, notamment à la frontière nord d'Israël avec le Liban, où l'état-major israélien a évoqué jeudi une possible "expansion des combats".

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé jeudi que 210 personnes, "dont des familles entières", avaient été tuées en 24 heures par des frappes israéliennes.

Au total, 21.320 personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont été tuées à Gaza depuis le début des opérations militaires israéliennes, selon le ministère.

En Israël, l'attaque du 7 octobre a fait environ 1.140 morts, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens. Environ 250 personnes ont été enlevées par le Hamas, dont 129 restent détenues à Gaza.

En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas, classé organisation terroriste par les États-Unis, Israël et l'Union Européenne.

Plus de 500 soldats israéliens ont été tués depuis le 7 octobre, dont 167 dans l'offensive terrestre lancée le 27 octobre, a indiqué jeudi l'armée israélienne.

Jeudi, l'armée a poursuivi ses opérations à Khan Younès, qu'elle considère comme un important bastion du Hamas, et dans les camps de réfugiés du centre du territoire.

Elle a diffusé des images de ses soldats progressant dans des tunnels creusés, selon elle, par le Hamas à proximité de l'hôpital pédiatrique al-Rantissi, dans l'ouest de la ville de Gaza, l'un des hôpitaux où Israël accuse le Hamas d'avoir installé un centre de commandement.

Le Croissant rouge palestinien a annoncé que dix personnes avaient été tuées dans de nouveaux bombardements israéliens près de l'hôpital Al-Amal à Khan Younès, qui abrite environ 14.000 déplacés.

- "Nulle part où aller" -

La population de Gaza est en "grand danger", a averti mercredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), affirmant que "la faim et le désespoir" s'aggravent dans le territoire, soumis à un siège total depuis le 9 octobre.

Selon l'ONU, près de deux millions de personnes ont été déplacées, soit 85% de la population.

Beaucoup ont fui plusieurs fois, poussés sur les routes par l'avancée des combats et les ordres d'évacuation de l'armée israélienne, sans pour autant échapper aux bombardements incessants.

La ville de Rafah (sud), abrite d'immenses camps où les réfugiés tentent de se protéger du froid hivernal sous des tentes ou des bâches en plastique.

"Assez de la guerre, assez de souffrir, assez d'avoir faim. Nous sommes fatigués de tout", lance Ekhlas Shnenou, arrivée à Rafah après avoir fui la ville de Gaza.

Dans le camp de réfugiés d'al-Maghazi, visé dimanche par une frappe meurtrière qui a fait au moins 70 morts, Waleed Mohamed Aeid, un habitant rencontré par l'AFP, laisse exploser sa colère.

"Ils nous ont dit d'aller à Rafah, mais nous ne voulons pas. Pourquoi ? Pour aller vivre dans la rue là-bas ? Tout le quartier a été évacué. Ils ont bombardé l'école, mais nous ne sommes pas partis car nous n'avons nulle part où aller", dit-il la voix brisée par l'émotion.

L'aide humanitaire, dont l'entrée à Gaza est contrôlée par Israël, n'arrive qu'en quantité très limitée malgré le vote d'une résolution du Conseil de sécurité le 22 décembre.

Jeudi, Israël a annoncé avoir donné son accord "de principe" à Chypre pour l'ouverture d'un corridor humanitaire maritime entre l'île et le territoire palestinien assiégé.

- Risque "d'expansion" -

Outre la bande de Gaza, les forces israéliennes ont multiplié dans la nuit les raids en Cisjordanie occupée, notamment à Jénine et à Ramallah, où siège l'Autorité palestinienne, selon l'agence palestinienne Wafa.

Un Palestinien a été tué jeudi à l'aube lors d'une incursion de l'armée à Ramallah, au cours de laquelle des bureaux de change accusés par Israël de transférer de l'argent au Hamas ont été perquisitionnés, selon l'agence. Un autre de 38 ans a été tué en début de soirée par des tirs israéliens près de Bethléem, selon le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne.

Le chef d'état-major israélien, Herzi Halevi, a indiqué que son armée était à "un niveau de préparation très élevé pour une expansion des combats dans le nord", à la frontière libanaise, où les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah, soutenu par l'Iran, sont quotidiens.

Des sirènes d'alerte ont retenti à plusieurs reprises jeudi après-midi dans le nord d’Israël.

Mercredi, L'Iran a menacé Israël "d'actions directes et d'autres menées par le front de la résistance" après la mort lundi, dans un tir de missile en Syrie qu'il impute à Israël, de Razi Moussavi, un général des Gardiens de la Révolution dont les funérailles ont eu lieu jeudi à Téhéran.

Des milliers de personnes se sont rassemblées dans le centre de la capitale iranienne, scandant "mort à Israël", "mort aux Etats-Unis".

A Jérusalem, près d'un millier de personnes se sont rassemblées jeudi soir devant le Parlement pour demander la libération des otages toujours aux mains du Hamas, a constaté l'AFP.

Après une trêve d'une semaine fin novembre, négociée par le Qatar avec l'appui des Etats-Unis et de l'Egypte, les efforts pour parvenir à une nouvelle pause dans les combats restent vains.

Une délégation du Hamas doit se rendre vendredi au Caire pour lui faire part de ses "observations" au sujet d'un plan égyptien prévoyant à terme un cessez-le-feu, a indiqué jeudi à l'AFP un responsable du mouvement.

La trêve de fin novembre avait permis la libération de 105 otages et de 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi que l'entrée à Gaza d'un important volume d'aide humanitaire.

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