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Belgique: nouvelle démolition pour effacer les stigmates de l'affaire Dutroux

Après la "maison de l'horreur", lieu de séquestration à Marcinelle, une deuxième résidence du criminel belge Marc Dutroux va être démolie, à Lobbes (sud), en accord avec les parents des fillettes qui y ont été découvertes assassinées.

"Tout sera détruit, réduit en morceaux, de sorte qu'il n'y ait plus aucune trace", a déclaré à l'AFP Lucien Bauduin, bourgmestre de Lobbes, commune englobant le village de Sars-la-Buissière où est située cette maison.

Le chantier de démolition a démarré lundi, a-t-il précisé, et l'objectif est de voir repousser le gazon d'ici à l'été sur ce terrain acquis par la commune après avoir été mis sous scellés dans le cadre de l'enquête judiciaire.

C'est dans le jardin de cette propriété, enfouis sous plusieurs mètres de terre, qu'avaient été découverts en août 1996 les corps de Julie Lejeune et Mélissa Russo, deux fillettes de 8 ans enlevées un an plus tôt dans la région de Liège (est).

Marc Dutroux, 66 ans, condamné en 2004 à la prison à vie, avait été interpellé sur place quelques jours avant cette découverte.

Il a été reconnu coupable d'avoir violé et séquestré six fillettes et jeunes filles qu'il avait auparavant enlevées, en 1995-96. Quatre d'entre elles ont été tuées dont Julie et Mélissa que Dutroux a laissé mourir de faim.

La démolition de la propriété de Sars-la-Buissière, "une ruine" selon le bourgmestre, intervient après celle de la "maison de l'horreur", à Marcinelle, un quartier populaire de Charleroi (sud) où Marc Dutroux a séquestré ses victimes dans un sous-sol.

A la demande des familles des victimes, les caves vont être préservées dans le cadre d'un projet urbanistique de "jardin-mémorial" qui doit voir le jour d'ici à la fin 2023 sur ce pâté de maisons.

A Sars-la-Buissière, en lieu et place de l'habitation rasée, "on va davantage vers un parc public, éventuellement agrémenté d'une ou deux oeuvres d'art, mais pas dans l'esprit d'un mémorial", a souligné M. Bauduin.

Selon l'édile, ce chantier de démolition va être surveillé 24 heures sur 24 via des caméras de vidéosurveillance reliées au commissariat local, histoire d'éviter que "des touristes un peu malveillants puissent accéder au site et receler un quelconque objet".

La maison avait été abandonnée en l'état, avec son mobilier, en 1996.

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