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Dans la capitale syrienne, la vie reprend lentement son cours. Et les rebelles qui ont renversé le pouvoir sont perçus comme des héros par le peuple.
Deux jours après la chute du pouvoir de Bachar al-Assad lors d'une offensive fulgurante d'une coalition de rebelles, le nouveau Premier ministre en charge de la transition en Syrie, Mohammad al-Bachir, a promis "stabilité" et "calme" au peuple syrien, épuisé par plus de 13 ans de guerre, dans une interview accordée à la chaîne al Jazeera.
Abondant dans le même sens, Abou Mohammad al-Jolani, le chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) à la tête de la coalition rebelle, a affirmé à Sky News depuis Damas que "les gens sont épuisés par la guerre. Le pays n'est pas prêt pour une autre, et ne va pas se retrouver dans une autre (guerre)".
Après la fuite de M. Assad en Russie et l'entrée des rebelles à Damas dimanche, la vie a repris son cours dans la capitale syrienne où les commerces ont rouvert leurs portes. Mais pour beaucoup de Syriens, la priorité reste la quête de proches disparus happés par des décennies de féroce répression du clan Assad.
Dans les rues, des hommes cagoulés et lourdement armés patrouillent. Ce sont désormais ces rebelles du HTS, groupe rebelle islamiste, qui disent régir la ville. Aucun insigne n'est visible sur leur treillis.
"On est tous ensemble maintenant"
"L'armée d'Assad a un petit peu résisté, nous nous sommes battus, mais c'est bon, la guerre est terminée, grâce à Dieu", lance l'un d'entre eux, à visage découvert. Il affirme ensuite que l'administration va être reprise en main.
Lorsqu'on lui demande de quel groupe rebelle il fait partie, il refuse de répondre : "On est tous ensemble maintenant, peu importe ce qu'on était avant. On a libéré le pays par la volonté de Dieu", dit-il.
Tout autour d'eux, des Syriens s'amassent, chantent et brandissent des drapeaux de la rébellion. "C'est grâce à eux qu'on est libres", lance un habitant. "Maintenant, je peux circuler où je veux, comme je veux et dire ce que je veux. Je vis un rêve éveillé".
Adulés par la foule, ces rebelles restent malgré tout discrets. Ils ont annoncé hier, en plus du couvre-feu, qu'ils allaient instaurer des check-points dans tout le pays.