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2.800 personnes rendent un dernier hommage à Philippine à Versailles: "Nous sommes là pour pleurer, prier"

Les obsèques de la jeune étudiante Philippine se sont tenues vendredi après-midi à la cathédrale de Versailles, une semaine après un meurtre qui suscite émotion et débat sur le parcours du suspect, condamné pour viol et en instance d'expulsion.

Quelque 2.800 personnes ont assisté aux obsèques de Philippine dans et à l'extérieur de la cathédrale Saint-Louis, selon une source policière.

Le cercueil en bois clair de la jeune femme est sorti après plus de deux heures de cérémonie, sous un rayon de soleil intempestif, avant d'être emmené vers le cimetière de Montigny-le-Bretonneux (Yvelines), une commune voisine d'où était originaire Philippine et où elle devait être inhumée dans l'intimité.

"Nous sommes là pour pleurer, prier", a souligné dans son homélie l'abbé Pierre-Hervé Grosjean. "La justice fera son travail, cela est vraiment nécessaire mais ce n'est pas suffisant", a ajouté l'homme d'Eglise, appelant chacun à "sortir un peu meilleur de ces funérailles".

L'abbé a aussi rappelé l'engagement religieux de Philippine, au sein notamment de sa paroisse et des Scouts et Guides de France. Mercredi soir, une veillée de prière à l'église Saint-Pierre du Lac de Montigny-le-Bretonneux, fréquentée par Philippine et sa famille, avait rassemblé une centaine de personnes dont ses parents, selon une source policière.

Jeudi, Emmanuel Macron avait exprimé "l'émotion de toute la Nation" après un "crime odieux" et estimé qu'il fallait "chaque jour mieux protéger les Français". "Evidemment, la justice fera son travail", a aussi déclaré le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse à Montréal.

Un peu plus tôt, le nouveau ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau avait dit avoir pour la jeune femme et sa famille "une pensée émue". "Toutes les leçons devront être tirées", avait-il ajouté à l'occasion de la cérémonie de départ du directeur général de la police nationale Frédéric Veaux.

Le ministre a appelé mercredi à une évolution de "l'arsenal juridique" après l'arrestation en Suisse du suspect du meurtre, un ressortissant marocain sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Le corps de la jeune femme de 19 ans, étudiante à l'université de Paris-Dauphine, a été retrouvé enterré non loin de ce campus dans le bois de Boulogne, dans l'Ouest parisien, lors d'une battue organisée samedi après-midi.

Une information judiciaire pour viol et homicide a été ouverte par le parquet de Paris.

Condamné en 2021

Le fait que le suspect, condamné pour viol, soit en instance d'expulsion a suscité de nombreuses réactions politiques.

Plusieurs responsables politiques, de droite comme de gauche, ont mis en cause "la chaîne pénale et administrative" dans cette affaire, jugeant que le suspect n'aurait pas dû être libéré avant l'obtention du laissez-passer permettant son expulsion vers le Maroc.

Les députés Les Républicains ont déposé jeudi une proposition de loi pour allonger nettement la durée de rétention des "étrangers clandestins dangereux". Le patron du RN Jordan Bardella a pour sa part fustigé une "justice irresponsable".

En réaction à ce meurtre, le collectif d'extrême droite Némésis a annoncé un rassemblement pour Philippine à Paris dimanche.

"Ce rassemblement a fait l'objet d'une déclaration", a indiqué la préfecture de police, précisant qu'un

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