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Animé d'une volonté de vengeance tenace, il est soupçonné d'avoir recruté une équipe venue de Géorgie pour s'en prendre à son ancien kinésithérapeute: un professeur de guitare est jugé avec cinq autres personnes devant la cour d'assises de Paris à partir de lundi.
Dans cette affaire, dix personnes ont été renvoyées en procès. Mais trois d'entre elles, de nationalité géorgienne, ne se trouvent pas en France et sont visées par un mandat d'arrêt, tandis qu'une dernière est décédée en détention en février dernier.
Comparaîtront cinq hommes et une femme, qui répondront pour la plupart de tentative de meurtre en bande organisée et association de malfaiteurs criminelle. Un ami du principal accusé ne sera, lui, jugé que pour non dénonciation de crime.
Ce matin du 6 mai 2019, Michel H., masseur-kinésithérapeute, traverse une rue du 16e arrondissement de Paris pour se rendre à son cabinet, quand une voiture accélère, le renverse, puis prend la fuite. Il s'en sort miraculeusement avec un hématome au pied et un traumatisme à la jambe.
Aux enquêteurs, il fait part de ses soupçons concernant un ancien patient, Sylvain Féron, qui l'accusait d'avoir pratiqué, dix ans auparavant, une mauvaise manipulation l'ayant, selon lui, handicapé.
Ce dernier l'avait attaqué devant le conseil de l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes et obtenu, au terme de plusieurs expertises médicales, que Michel H. lui verse 30.000 euros.
Des écoutes téléphoniques permettaient de constater que cet ancien patient, professeur de guitare, nourrissait toujours un désir de vengeance à son égard.
Les enquêteurs établissaient que sa compagne et le père de cette dernière, tous deux géorgiens, avaient servi d'intermédiaires pour recruter des hommes de main également géorgiens pour s'en prendre au kinésithérapeute.
Début 2018, Sylvain Féron avait, selon les investigations, remis, lors d'une rencontre 2.000 euros à une première équipe, mais celle-ci n'avait finalement pas donné suite.
Sa compagne avait alors trouvé d'autres candidats. Trois d'entre eux, venus spécialement de Géorgie en avion, avaient commis l'agression du 6 mai contre Michel H., avant de quitter la France.
Sylvain Féron, qui selon les écoutes jugeait que le travail avait été mal fait, ne semblait pas vouloir s'arrêter là: il envisageait une autre agression telle qu'un home-jacking, mais les enquêteurs l'avaient entretemps interpellé avec d'autres suspects.
Au cours de l'instruction, il a toujours nié avoir voulu la mort de la victime et contesté avoir été le commanditaire de son agression.
Contactée par l'AFP, sa défense n'a pas souhaité s'exprimer.
Le procès est prévu jusqu'au 10 mai.