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Grève autour du Doliprane: la présidente de Sanofi France "garantit la pérennité" des emplois

La présidente de Sanofi France, Audrey Duval, a garanti jeudi sur RTL la "pérennité" des emplois, des sites de production et du Doliprane, avant le début d'un mouvement de grève de plusieurs syndicats du groupe pour s'opposer à la cession de sa filiale Opella.

Interrogée sur les craintes des syndicats concernant la cession pressentie de cette entité de produits grand public sans ordonnance, qui commercialise une centaine de marques dont le Doliprane, au fonds d'investissement américain CD&R, Mme Duval a dit "comprendre les inquiétudes".

"On les entend et après, c'est normal qu'ils aient ces interrogations puisqu'en fait, on est au cours d'une opération qui n'est pas finalisée. Donc, en fait, le dialogue social et le processus de négociation n'a pas commencé", a déclaré Audrey Duval.

"Je garantis pour les Français du Doliprane en pharmacies" ainsi que la "pérennité des emplois et des sites" de production en France sur "plusieurs années", a-t-elle affirmé, tandis que les syndicats CFDT et CGT de Sanofi ont appelé mercredi à une grève reconductible à partir de ce jeudi.

Les syndicats craignent une "casse sociale" dans les 1.700 emplois que compte Opella sur le sol français, dont 500 sur son site de Compiègne (Oise) et 250 dans son usine de Lisieux (Calvados), entièrement dédiée au Doliprane.

La grève sera particulièrement marquée sur ces deux sites, selon les syndicats.

Dans cette possible transaction, dont les contours sont encore en phase de discussion, "Sanofi va rester actionnaire à 50%", ce qui lui confère un"droit de veto sur des décisions extrêmement stratégiques du groupe, comme le Doliprane", a souligné Mme Duval.

Elle a insisté sur le fait que le siège d'Opella, son équipe de direction et ses employés sur ses sites français "resteront en France".

Le gouvernement a demandé cette semaine des gages aux parties prenantes en matière de maintien de l'emploi, de l'empreinte industrielle et de la localisation du siège en France.

"Notre objectif n'est pas de bloquer la vente, c'est d'arriver par le dialogue à obtenir des engagements écrits. Et si on n'arrive pas à obtenir des engagements écrits, on ne s'interdit pas d'utiliser tous les autres leviers", a répété Maud Bregeon, la porte-parole du gouvernement, sur Sud Radio.

Dans l'opposition, les appels à bloquer la vente se font pressants.

Le député socialiste des Landes Boris Vallaud a rappelé, sur Public Sénat, que l'Etat avait les outils pour se "faire respecter": "le décret Montebourg peut être utilisé, peut aller de l’instauration de conditions, jusqu’à l'interdiction de la vente".

De son côté le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, a estimé sur franceinfo que "si on veut garantir notre souveraineté, il y a la possibilité d’utiliser le décret Montebourg pour bloquer la vente".

Interrogé mardi dans Les Echos sur une possible entrée au capital d'un acteur public comme la banque publique d'investissement Bpifrance, le président du conseil d'administration de Sanofi, Frédéric Oudéa, avait assuré que "tous les sujets (étaient) sur la table".

Bpifrance, "ce n'est pas notre préférence", a dit jeudi Audrey Duval.

Opella a produit jusqu'à 450 millions de boîtes de Doliprane en 2023 pour le marché français et 20 millions d'euros sont actuellement investis sur le site de Lisieux pour augmenter la production de 140 millions de boîtes par an à partir de 2026.

Doliprane est vendu à 97% en France, pays qui ne représente qu'environ 10% des ventes d'Opella et son deuxième marché derrière les Etats-Unis.

Outre le Doliprane, Opella commercialise aussi les marques Dulcolax, Lysopaïne, Maalox ou Novanuit en France.

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