Accueil Actu Monde France

90e Mondial de l'Auto à Paris: une semaine de fête électrique pour relancer le marché

Rendre les voitures électriques accessibles: c'est la promesse des constructeurs européens et chinois au Mondial de l'automobile de Paris, où ils dévoilent leurs modèles depuis lundi.

Ces dizaines de nouveautés électriques sont censées relancer le marché alors que le secteur est en plein ralentissement.

Cette 90e édition se révèle ainsi moins clinquante que les précédentes, avec plus de véhicules du quotidien, et moins de "concept cars" et de modèles inaccessibles.

Seul Renault fait le show avec son coupé R17 ressuscité en version électrique, son concept "Emblème" censé être plus respectueux de l'environnement, et des concept cars Alpine.

Mais la marque au losange joue gros à domicile avec ses R4 et R5 électriques. Voiture à tout faire, avec une autonomie de 300 kilomètres pour 30.000 euros, la Renault 4 doit compléter l'offre électrique du constructeur français à destination des classes moyennes, avec la plus petite Renault 5 et la future Twingo.

Jouant aussi sur cette démocratisation, Citroën présente de son côté la nouvelle version de sa petite C3.

La marque chinoise Leapmotor, associée à Stellantis, propose à quelques pas la voiture électrique la moins chère du marché, la petite T03 dont l'assemblage vient de débuter en Pologne.

Et d'autres constructeurs chinois de voitures électriques et hybrides arrivent en nombre: le généraliste BYD, les luxueuses Hongqi, le technophile XPeng, Maxus (utilitaires) ou Skyworth (filiale d'un groupe d'électronique) présentent à Paris des gammes toujours plus fournies de véhicules pour le marché européen.

Alors que le gouvernement français a annoncé un alourdissement des malus sur les voitures à essence et diesel, qui fait enrager le secteur, Emmanuel Macron a fait un long tour du salon lundi après-midi.

"La France doit continuer à réindustrialiser, doit continuer à innover et doit continuer à créer des emplois", a lancé le chef de l'Etat.

L'automobile, et en particulier le secteur des véhicules électriques, est un bon exemple de cette politique visant à réindustrialiser la France, a insisté le président: "On est en train de consolider un secteur électrique qui produit et produira encore davantage chez nous", a ajouté Emmanuel Macron.

"Il y a un travail qui doit être fait entre le gouvernement et le Parlement", a souligné le chef de l'Etat, en réponse à une question sur l'équilibre à trouver entre taxation et réduction des déficits.

- Leasing d'occasion -

Le patron de Stellantis Carlos Tavares, dont le groupe a bien profité du dispositif de "leasing social" début 2024, a proposé lundi que ce dispositif soit étendu en 2025 aux voitures électriques d'occasion, rejoint par les patrons de Renault et Volkswagen France.

M. Tavares, Luca de Meo pour Renault et Oliver Zipse pour BMW viendront expliquer mardi leur vision de la mobilité lors de conférences. La CGT annonce une manifestation devant le salon jeudi.

Le groupe allemand Volkswagen (Audi, Skoda), BMW-Mini et le coréen Kia font leur retour après quelques années d'absence.

L'américain Tesla fait aussi une apparition inattendue pour montrer son énorme SUV Cybertruck, et Cadillac (General Motors) marque son retour en Europe avec d'imposants modèles électriques.

Si la plupart des constructeurs de voitures de luxe sont absents de ce salon grand public, quelques modèles Aston Martin, Bentley, Ferrari, Porsche et des voitures de course doivent être présentés, entre le centre d'essai des véhicules, des expositions sur l'histoire de l'automobile et la piste de karting.

Alpine, la marque premium que veut faire grandir le groupe Renault, a présenté le style tranchant de ses futurs modèles sportifs à travers son concept A390_β.

Alors que le salon de Genève a connu sa dernière édition cet hiver, le Mondial de Paris tente de se renouveler et a revu ses tarifs à la baisse pour attirer davantage d'exposants.

"Il y a un monde fou. On a l'impression de retrouver la fête de l'automobile", s'est réjoui le directeur de Citroën Thierry Koskas. S'il y a moins de chromes, "c'est peut-être que l'industrie avait atteint la fin d'un modèle avec des stands pharaoniques, on revient à quelque chose de plus raisonnable, de plus concret", selon lui.

Pour Citroën, "c'est un moment charnière parce qu'on est capable de présenter une gamme entièrement renouvelée à nos clients", a souligné M. Koskas, qui compte bien vendre des voitures sur le salon.

Le Mondial compte attirer 500.000 visiteurs, avec des billets de 18 à 22 euros l'entrée selon le jour.

À lire aussi

Sélectionné pour vous