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1er-Mai: des dizaines de milliers de manifestants pour les salaires, pour la paix

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté mercredi à l'occasion du 1er-Mai en France où des tensions ont émaillé quelques cortèges, sur fond de revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires et pour la paix.

La CGT, qui a salué un 1er-Mai "offensif et rassembleur", a recensé "plus de 210.000" manifestants en France, tandis que le ministère de l'Intérieur en a comptabilisé 121.000.

C'est moins que l'an dernier, où la mobilisation contre la réforme des retraites avait été bien au-delà d'un 1er-Mai classique (2,3 millions, selon la CGT et près de 800.000 selon la police), mais dans les mêmes niveaux qu'en 2022, où le syndicat avait comptabilisé 210.000 manifestants et les autorités 116.000.

De Marseille à Lyon, Rennes ou Toulouse, les cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, reflétaient les mots d'ordre multiples, après le 1er-Mai de l'an dernier focalisé contre la réforme des retraites.

"Je suis là pour les travailleurs et travailleuses, c'est important de se mobiliser pour nos droits. Mais aussi pour dénoncer la situation terrible en cours à Gaza et en Palestine. Il faut que cela cesse", a déclaré Louise, 27 ans, dans le cortège parisien.

Dans la capitale, où les syndicats ont recensé 50.000 manifestants et la préfecture 18.000, le cortège s'est élancée dans une ambiance festive peu après 14H00 de la place de la République vers Nation, avant que la situation ne se tende en tête du cortège.

Un "important pré-cortège" d'environ 4.500 personnes, avec "plusieurs centaines" de radicaux s'est constitué, a indiqué une source policière à l'AFP. Une camionnette a notamment été incendiée et des commerces et du mobilier urbain vandalisés.

Peu avant 18 heures, 12 policiers et gendarmes avaient été blessés, transportés à l'hôpital en "urgence relative", selon la préfecture. Il y a eu de même source 45 interpellations.

A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques ont rejoint les cortèges comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon.

A Saint-Etienne, la tête de liste du PS-Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre la manifestation après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants.

A Paris, la CFDT et l'Unsa ont défilé aux côtés de la CGT, FSU et Solidaires.

Avant le départ du cortège, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant "le refus des politiques de casse sociale" et la défense des libertés, y compris syndicales, soulignant que "la colère sociale, elle est bel et bien présente".

- "Très inquiétant" -

Non loin de là Sylvie Démange, bibliothécaire de 59 ans, a pointé le contexte social "très inquiétant", citant "la montée de l'extrême droite", "les inégalités de salaires" ou l'attitude verticale du gouvernement.

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), avaient lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix.

Le premier syndicat français, la CFDT, avait de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses".

"On peut être unis et continuer de porter des revendications communes sans forcément être tous, toujours, tout le temps ensemble dans le carré de tête", a dit la numéro un de la CFDT Marylise Léon depuis Nancy.

L'an dernier, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites.

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni entre 3.000 personnes (police), et 8.000 (CGT), derrière une banderole proclamant: "Mobilisés pour la paix et le progrès social".

A Rennes, deux manifestations ont attiré chacune 1.400 et 1.500 personnes, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, où ils étaient 3.550 selon la préfecture, des violences et dégradations ont eu lieu.

A Lyon aussi, entre 6.500 (préfecture) et 13.000 (CGT) personnes ont défilé, avec au moins 22 personnes interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l'ordre.

Ils étaient aussi entre 1.850 (préfecture) et 4.000 (syndicats) à Bordeaux ou entre 3.000 et 8.000 à Toulouse, où des banderoles proclamaient "Stop à la guerre, augmentez les salaires", ou "contre la précarité".

A Lille, le cortège a réuni entre 2.100 personnes (préfecture) et 4.000 (CGT) et à Strasbourg entre 900 et 3.000.

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