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Malgré une forte mobilisation policière et de premières condamnations, les autorités britanniques craignent de nouvelles éruptions de violence à l'appel de l'extrême droite mercredi, une semaine après les premiers heurts en réaction au meurtre de trois fillettes. Que peut-on craindre pour la soirée?
6000 policiers spécialisés sont mobilisés pour faire face aux manifestations prévues ce soir. Selon la chaîne Sky News, 100 manifestations seraient organisées ce soir à travers le pays. À Liverpool, Bristol ou encore dans le nord de Londres.
Ces manifestations ne sont ni traditionnelles, ni autorisées. Selon un policier, on ne sait d'ailleurs pas encore si elles vont avoir lieu.
À Londres, il y a déjà des contre-manifestants sur place avec des pancartes indiquant: "Les réfugiés sont les bienvenus."
Le rassemblement devrait avoir lieu aux alentours de 20h. Il n'y a en tout cas pas eu autant de policiers mobilisés depuis les émeutes de 2011 lorsque Mark Duggan, un jeune métis, avait été tué par la police.
Des premières condamnations
Suite aux émeutes des jours précédents, 3 personnes ont déjà été condamnés. Un homme de 58 ans a par exemple été condamné à trois ans de prison après avoir plaidé coupable notamment d'agression sur un membre des services d'urgence mardi dernier, à Southport, ville du nord-ouest de l'Angleterre où ont eu lieu les premières violences.
"Voilà l'action rapide que nous prenons", s'est félicité sur X, Le Premier ministre Keir Starmer, qui multiplie les messages de fermeté face aux casseurs.
Le chef de la police antiterroriste Matt Jukes a prévenu que les autorités n'excluaient pas d'avoir recours à la législation antiterroriste face à certaines violences.
Un cas en particulier est "activement en train d'être étudié", a annoncé le directeur du parquet en Angleterre et au Pays de Galles Stephen Parkinson.
"Personne n'est à l'abri de la loi", a prévenu le chef de la police de Londres Mark Rowley, devant les télévisions britanniques, en s'en prenant aux "guerriers derrière leurs claviers" qui répandent des contenus haineux.
Le régulateur des médias, l'Ofcom, a appelé les plateformes et sites internet à lutter plus efficacement contre les messages "qui incitent à la violence ou à la haine".
Inquiétude chez les Britanniques
Voilà maintenant une semaine que le Royaume-Uni est confronté à des scènes de violences racistes, après la circulation d'informations en partie démenties sur le profil de l'auteur présumé d'une attaque au couteau dans un cours de danse où trois fillettes de 6 à 9 ans ont été tuées à Southport.
Le suspect a été présenté comme un demandeur d'asile de confession musulmane. Il est en fait né à Cardiff, au Pays de Galles, et sa famille est selon les médias britanniques originaire du Rwanda.
Depuis, mosquées et hôtels ont été pris pour cible, lors de heurts qui ont fait des dizaines de blessés dans les rangs des forces de l'ordre.
Un sondage Savanta publié mercredi montre que 67% des Britanniques s'inquiètent de la montée de l'extrême droite. Selon un autre sondage publié par YouGov, l'immigration est le principal défi posé au pays pour 51% des personnes interrogées, en hausse de 10 points en trois semaines et à un niveau inédit depuis près de dix ans.