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La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,72% mardi, sous pression en l'absence d'annonce de nouvelles mesures de relance économique en Chine, pourtant très attendues des investisseurs.
L'indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40 a perdu 54,70 points, à 7.521,32 points. Lundi, il avait pris 0,46%.
Les investisseurs comptaient mardi sur l'annonce de nouvelles mesures de relance de l'activité économique par Pékin, dix jours après une première salve, comprenant des réductions de taux et des prêts immobiliers plus accessibles, qui avait fait bondir les Bourses de Hong Kong et de Chine continentale de plus de 20%.
Mais les hauts responsables de la Commission nationale pour le développement et les réformes (NDRC) n'en ont finalement dévoilé aucune mardi lors d'une conférence de presse très suivie par les marchés, et n'ont fourni aucun détail supplémentaire sur les annonces déjà faites.
La réaction des marchés a été "une déception immédiate" en absence de "véritable coup de fouet" économique, affirme Stephen Innes, analyste de SPI AM.
En Asie, la Bourse de Hong Kong a plongé de plus de 9% mardi, du jamais vu depuis 16 ans.
"Le marché veut des détails précis sur la relance budgétaire, ce qui n'a pas été le cas jusqu'à présent", estime Russ Mould, analyste de AJ Bell, affirmant que "l'euphorie chinoise a commencé à se fissurer".
Les investisseurs ont ainsi "réduit leurs positions dans les entreprises axées sur la consommation, l'immobilier et les valeurs financières", souligne-t-il.
Le CAC 40 a ainsi particulièrement souffert des doutes quant à la relance de l'économie chinoise, car "l'indice français a un fort biais sur le luxe", explique à l'AFP Aurélien Buffault, gérant obligataire chez Delubac AM.
Le luxe sombre
Les valeurs du luxe, les plus exposées à la Chine, ont logiquement terminé dans le rouge.
Le géant LVMH a cédé 3,57% à 655,50 euros et Kering a perdu 4,45% à 236,35 euros. Ailleurs sur la cote, Christian Dior a reculé de 2,75% à 618 euros.
Les spiritueux dans le viseur
En parallèle, la Chine va imposer à partir de vendredi aux importateurs de cognac européen de déposer une caution auprès des douanes chinoises, après la décision de l'UE d'imposer des surtaxes supplémentaires sur les véhicules fabriqués en Chine.
Cette mesure intervient dans un contexte de montée des tensions entre la Chine et l'Union européenne (UE), un partenaire commercial incontournable pour le géant asiatique.
"Le bras de fer qui s'engage interroge sur toutes les sociétés qui ont une exposition à la Chine", souligne Aurélien Buffault.
Les actions du secteur ont souffert: mardi, Rémy Cointreau a lâché 6,37% à 61,75 euros à la clôture, et Pernod Ricard a cédé 4,18% à 125,95 euros.