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Dans notre pays, une règle fiscale permet aux footballeurs de ne payer que très peu d’impôts. Comme exemple, l’émission ‘C’est pas tous les jours dimanche’ prend le salaire de Simon Mignolet. Le Diable Rouge est le joueur de football le mieux payé de notre championnat avec un salaire de 300.000 euros par mois.
Seulement, la sécurité sociale prend en compte un salaire fictif de 2426 euros pour calculer ses cotisations. Résultat : le joueur du Club de Bruges ne paie que 900 euros par mois pour ses cotisations.
Cet avantage était prévu pour permettre aux clubs belges d’attirer des talents étrangers à la recherche d’un haut revenu net. Le gouvernement souhaite réformer cette règle afin de la rendre plus juste par rapport à la réalité du terrain. Cette réforme permettrait, selon le gouvernement, de récolter 30 millions d’euros pour la sécurité sociale.
"Ce régime-là est le même que les chercheurs qui travaillent dans les entreprises de pointes. Les employeurs payent aussi moins d’impôts pour ces gens-là afin de pouvoir les garder en Belgique", explique l’ancien président du Standard, Roland Duchâtelet.
"Le football, c’est la même chose", poursuit celui qui est toujours le président du club de Saint-Trond. "Le marché du sport est excessivement important dans le monde et le football représente à lui-seul la moitié de ce marché là. (…) Pour nous, le foot est devenu une industrie de pointe. [La Belgique] est très forte dedans au niveau mondial et le fait que les Diables Rouges soient aussi forts, ça aide beaucoup les entreprises (de tous types, ndlr) en Belgique à bien se positionner vis-à-vis des Français, des Allemands, des Suisses, etc."
Au travers de ces explications du rayonnement du football belge sur le pays entier, l’homme d’affaire essaye de faire comprendre que ce régime, qui permet d’offrir des salaires très avantageux, permet aux clubs belges de mieux former les futures grandes stars de la discipline tout en restant compétitifs sur les plans sportif et financier.
Autre invité de ce débat, Gilles Vanden Burre, chef de groupe Ecolo-Groen à la chambre. "Ce système, aujourd’hui, coûte 200 millions [de manque à gagner] à la sécurité sociale, uniquement pour la Division 1 de football", détaille-t-il. "Il y a un accord au niveau du conclave budgétaire du gouvernement pour réformer le système afin qu’il soit plus juste. Aujourd’hui, il n’y a pas de plafond. Si vous gagnez 100.000 euros par mois comme joueur de football, vous continuez à payer sur base de 2426 euros."
Autre avantage que connaissent les clubs de football : ils sont exonérés de 80% du précompte professionnel afin qu’ils investissent dans la formation des jeunes. "C’est un système différent", souligne Gilles Vanden Burre. "Il y a une condition : celle d’investir dans les jeunes. Ce n’est pas pour uniquement favoriser les plus gros salaires."
Et Roland Duchâtelet de conclure : "C’est vraiment faux de dire que les clubs de foot coûtent à la sécurité sociale. C’est vraiment faux, tous les clubs payent pour la cotisation. Quand j’étais président du Standard, on payait 8 millions d’euros par an à l’Etat belge. Si on change le système, il n’y aura plus de foot de haut niveau en Belgique et tout ça comme impôt ne sera de toute façon pas perçu."