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Les TV deviennent folles au CES: rotatives, 8K ou IMMENSES, elles essaient de se renouveler

Samsung a été très actif au niveau TV en 2019, et présente donc au Consumer Electronic Show de Las Vegas, en ce début janvier, quelques innovations marquantes dans le domaine. La plus amusante: une TV qui pivote de l'horizontale à la verticale pour mieux diffuser le contenu des réseaux sociaux en provenance du smartphone… Du côté de LG, l'autre grand nom du marché, on reste dans des configurations plus classiques.

Les constructeurs ont bien cerné les changements d'habitude qui s'opèrent actuellement quant à la consommation de contenu sur écrans.

Les jeunes générations regardent bien plus de photo et de vidéo (quelle que soit leur origine) sur leur smartphone que sur la TV du salon. Les ventes ne sont pas spécialement en berne et Samsung est solide leader mondial (pour la 14e année consécutive, par ailleurs), mais on sent cette année la volonté d'en montrer plus qu'un simple renouvellement de gamme.

J'ai assisté à la conférence de presse de Samsung et à celle de LG, pour cerner les tendances des années à venir. En combinant les activités de leurs filiales 'display' respectives (des sociétés à part entière), les deux géants sud-coréens de l'électronique produisent l'écrasante majorité des écrans de de télévisions.

De la 8K dans un très bel écrin

Premier constat: d'après ces deux mastodontes, 2020 est l'année de la 8K. Soit des écrans d'une définition largement supérieure aux TV 4K qui sont devenues la norme depuis quelques années. On parle désormais du standard 8K UHD, soit environ 7680?pixels de large sur 4320 pixels de haut.

Quelques modèles existent depuis 2018, mais Samsung a présenté le nouveau flagship, le Q950TS. Une télévision exploitant la technologie QLED du constructeur, qui est parvenue à rattraper son retard sur l'OLED de LG en proposant enfin des noirs d'une profondeur équivalente (l'écran a tout simplement l'air éteint sur les zones sombres).

En plus d'être QLED et 8K, il imite les smartphones en éliminant les bordures. L'image occupe donc désormais 99% de la face avant. C'est comme si elle était déposée sur votre mur. Mieux: le tout n'affiche que 1,5 cm d'épaisseur, avec un design 'monobloc' très soigné, lui aussi inspiré du smartphone, avec le son qui sort sur les tranches (le bloc d'aluminium est percé comme une enceinte). Avec l'accessoire optionnel, il est possible de coller au mur cette grande télévision (à partir de 75 pouces, "le segment qui affiche la plus forte croissante", a expliqué un responsable au CES): il n'y a donc plus aucun espace entre ce mur et la TV.

Les TV 8K de Samsung de 2020 seront également équipées de processeurs appelés 'Quantum 8K'. Grâce à l'intelligence artificielle, les images qui ne sont pas naturellement en 8K (soit 99,999% du contenu actuellement disponible, on y reviendra) peuvent être mises à l'échelle d'une manière assez révolutionnaire. J'ai pu faire quelques tests et le résultat est impressionnant (dans les conditions du salon…). Sachez également qu'au plus les processeurs de Samsung feront leur travail d'upscaling, au mieux fonctionneront les algorithmes. Des mises-à-jour auront donc lieu aux cours des mois pour améliorer l'indispensable mise à l'échelle des images de moindre définition.

On en vient au cœur du problème: les contenus. Certes, les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 devraient être filmés en 8K car les caméras de cette définition se multiplie. Et YouTube y est passé. Les services de streaming pourraient l'imiter.

Qui a besoin de la 8K ?

Reste une inconnue: amener la 8K des JO (en direct) jusqu'aux foyers. Et là, c'est la grande inconnue. En Belgique, par exemple, les décodeurs des opérateurs peuvent théoriquement diffuser de la 4K, mais toutes les chaînes restent en Full HD, soit 1920 x 1080 pixels. Les TV de Samsung devront être sacrément douées pour transformer cette image afin qu'elle s'affiche le plus joliment possible sur une dalle de 7680 x 4320 pixels ! Ce n'est pas impossible, je l'ai vu de mes yeux, mais je demande à voir en conditions réelles…

De plus, Samsung développe la technologie ScaleNet, elle aussi basée sur l'intelligence artificielle. Elle doit permettre de compresser un flux, de l'envoyer par internet, puis de le décompresser au niveau de la TV. D'une manière nettement plus performante que ce qui se fait déjà. Il existe donc des solutions.

Mais restons logique: l'intérêt de la 8K est limité, à mes yeux, aux très grandes TV, celles qui font 75" et plus. La norme est 55" actuellement, c'est le segment "moyen", le plus vendu, donc au prix le plus intéressant car ils coûtent moins cher au niveau de la production. Même si, comme dit Samsung, il y a de plus en plus de gens qui achètent des TV de 75" et plus, ça reste anecdotique. Géantes, ces TV ne s'intégreront harmonieusement que dans un grand salon ou une grande chambre.

Samsung a également ajouté d'autres options intéressantes sur ces modèles de 2020. En effet, malgré l'épaisseur, le son est soigné car il y a 6 haut-parleurs et que la TV essaie d'identifier les zones mouvantes sur l'image pour spatialiser le son. Pour de vraies basses, il faudra cependant passer par une barre de son, qui grâce à la technologie Q-Symphony, sera intégrée dans l'ensemble des haut-parleurs de la TV.

Autre bonne trouvaille: le MultiView, qui permet d'afficher l'écran du smartphone (Android ou iPhone) à côté de celui de la TV.

Samsung a aussi montré un Digital Butler, soit l'affichage et le contrôle, via la TV, de tous les objets connectés de la maison. Tout ça demande des tests pour voir si on y gagne vraiment en efficacité…

La folie ? Le Sero

En sud-coréen, Sero signifie 'vertical'. Ce qui résume finalement assez bien le but de cet OVNI qui sera pourtant vendu entre 1.500 et 2.000 euros en Belgique cette année. Le Sero est une TV de 43 pouces dont la partie écran est montée sur un axe rotatif, lui permettant de passant en mode vertical si besoin.

Le tout repose sur un genre de chevalet qui intègre une partie audio de très bonne qualité. La Sero est donc un grand ensemble pied-TV qu'on déposera à terre:

Lorsque votre smartphone est en "mode mirroir" (ou SmartView sur les appareils Samsung), la TV passera à la verticale (la rotation prend quelques secondes donc il ne faudra pas trop jouer avec) par défaut, pour reproduire l'affichage du téléphone en plein écran.

Si vous décidez de passer en mode paysage sur votre smartphone, par exemple pour regarder une vidéo ou une photo, la TV se remettra en mode horizontal traditionnel.

Quel besoin, me direz-vous ? Samsung évoque la nouvelle génération, qu'on appelle parfois 'millenials' (ou génération Z), ces jeunes nés après l'an 2000, avec un smartphone dans la main dès l'adolescence. Tellement accros aux réseaux sociaux qu'ils consomment sans modération (et à la verticale, forcément, sur leur smartphone), ils auraient besoin d'une telle télévision pour diffuser ce contenu sur la TV.

Un sacré gadget qui prouve que Samsung, en tant que leader du marché, à quasiment le devoir d'innover. Au même titre que Mercedes et BMW présentent des concepts cars, le géant sud-coréen étale son savoir-faire.

Même si je doute de l'engouement des parents (car ce sont eux qui achètent les TV des 'millenials', rappelons-le), le fait que le prix de ce téléviseur ne soit pas trop élevé rend le Sero assez attractif. Nul doute que les adolescents du monde entier en voudraient une, du moins ceux qui veulent montrer facilement à la famille (à leurs potes ?) tous les contenus des réseaux sociaux, consommés verticalement, sans devoir faire tourner leur smartphone.

Enfin, Samsung a présenté de nouvelles variantes de sa gamme LifeStyle: les Frame (des TV qui ressemblent à des tableaux car elles sont livrées avec un cadre aimanté et l'option Art Mode qui affiche des œuvres d'art avec une faible luminosité) sont disponibles dans d'autres dimensions. Il parait qu'elles se vendent assez bien en Belgique. La gamme Serif au design original avec trépied (qui s'intégrera dans certains styles de décoration) a également été revue.

Le futur ? Le MicroLED

Le futur des écrans, selon Samsung, est à chercher du côté de la technologie MicroLED. Vous voyez les écrans des concerts ou des stades de foot, où chaque pixel ressemble à une ampoule ? Hé bien Samsung est parvenu à réduire tellement fort la taille de ces ampoules qu'il peut les mettre dans des écrans qui peuvent faire office de TV. Avantage: une luminosité surpuissante (jusqu'à 5000 nits), des contrastes infinis, des noirs très intenses.

Les nouvelles versions de ces "TV", si on peut encore les appeler ainsi, doivent être installées par Samsung et sont un assemblage de panneaux collés les uns à côté des autres. Leur coût est inconnu mais s'envisage en dizaines de milliers d'euros pour les grands modèles.

Elles sont modulables: vous pouvez placer et déplacer et rectangle pour obtenir la forme et la taille que vous souhaitez. Bien entendu, dans cette variante, c'est un prototype et il convient d'y adjoindre un boitier gérant l'électronique. Mais c'est prometteur.

Ce que j'ai vu au CES est époustouflant, et sur les plus grandes tailles de ce qui est baptisé The Wall (car votre mur se transforme en écran, ou vice-versa), on s'approche de la taille d'écran des salles de cinéma. Avec une qualité d'image infiniment meilleure: même sans occulter la salle, la scène brille de mille feux.

C'est donc, peut-être, l'avenir. Mais pour l'instant, Samsung l'avoue, ça coûte très cher à produire.

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