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Des frappes aériennes et des tirs d'artillerie ont secoué jeudi Khartoum, où l'armée se livre à "des combats acharnés" contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Ceux-ci contrôlent largement la capitale, selon des témoins et une source militaire.
Les affrontements ont commencé à l'aube, ont rapporté plusieurs habitants, dans ce qui semble être la première offensive majeure de l'armée depuis des mois pour reprendre des parties de la capitale contrôlées par les FSR. Ils surviennent alors que le chef de l'armée et dirigeant de facto du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhane, a appelé devant l'Assemblée générale de l'Onu à New York à ce que la "milice rebelle soit désignée comme un groupe terroriste", accusant les FSR d'entraver les efforts de paix.
Depuis avril 2023 et le début de la guerre, qui oppose l'armée aux FSR du général Mohamed Hamdane Daglo, ex-adjoint du général Burhane, les paramilitaires ont repoussé l'armée pratiquement hors de la ville. Mais, en février, l'armée a repris une grande partie d'Omdourman, ville adjacente intégrée à la capitale.
Plusieurs habitants d'Omdourman ont fait état de "tirs d'artillerie intenses" qui ont commencé tôt jeudi, notamment sur des bâtiments résidentiels tandis que des avions militaires survolaient la ville. "Rien que dans notre quartier, trois personnes ont été tuées aujourd'hui", a dit à l'AFP un habitant d'Omdurman s'exprimant sous couvert d'anonymat.
En raison d'une coupure quasi totale des communications et d'un système de santé paralysé, il n'a pas été possible de vérifier le nombre exact de victimes.
La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, les estimations allant de 20.000 à 150.000, la plupart des victimes n'étant pas recensées, selon les médecins. Elle a également entraîné le déplacement de plus de 10 millions de personnes, soit un cinquième de la population du Soudan.