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La police bruxelloise s'inquiète de l'augmentation de consommation de crack dans la capitale. Il s'agit de cocaïne transformée, moins chère et donc plus accessible aux populations les plus précaires. Melissa, consommatrice, nous explique comment elle est tombée dedans et pourquoi il est très difficile de décrocher.
La police bruxelloise est "incroyablement inquiète" de la forte augmentation de la consommation de crack dans la capitale. Nous vous en parlions il y a quelques jours sur RTL info. Melissa, une Bruxelloise, a commencé en premier lieu la cocaïne. Elle s'est ensuite tournée vers le crack, moins cher, il y a quelques années. "Là où j'habitais, il y avait des gens qui fumaient. Ils m'ont montré comment faire pour fumer. Et quand j'ai fumé, j'ai tout perdu: mon appartement, ma voiture, mes papiers, mes enfants. Je me suis retrouvée dans la rue. J'ai commencé à consommer dans la rue, dans le métro, dans les squats, dans les parcs."
La Bruxelloise de 36 ans a perdu la garde de ses 4 enfants et vit dans la rue depuis 2019. Le crack est de la cocaïne transformée qui se vend à partir de 10 euros la dose. Une drogue dont Melissa n'arrive pas à se passer. "Quand tu consommes, tu oublies tout. Tu vois tout bien, tout clair. Un certain moment quand tu arrêtes, c'est là que commence la dépression. Tu vois tout noir. Comme je préférais ne pas tomber, je recommençais. Même si je n'ai pas d'argent, parfois, je me prostitue."
Le fonds du problème est la pauvreté et l'illégalité
Melissa vit parfois dans des centres d'hébergement d'urgence, mais dès son retour dans la rue elle replonge. Les conditions de vie y sont trop extrêmes selon l'asbl Transit. Elle accueille les personnes dépendantes et vulnérables. Kries Meurant, directeur du pôle psycho-social de l'asbl, fait savoir: "Le schéma de consommation de ces personnes va prendre une telle place que cela va leur permettre d'échapper à leur problème, d'oublier, les soucis du quotidien qui en rue, faut le reconnaître, ne sont jamais roses."
La police de Bruxelles constate une augmentation de la consommation de crack aux alentours des gares de la capitale et donc une hausse des vols et des agressions.
Sarah Frederickx, porte-parole de la zone de police Bruxelles-Midi: "Arrêter ces gens ou saisir leurs produits ne va pas résoudre le problème. Le fonds du problème est la pauvreté et l'illégalité. Ce n'est pas la police seule qui sait répondre à cette problématique et la résoudre." Melissa espère se sortir de cette pauvreté et de cette précarité. Elle a entamé des démarches pour pouvoir revoir ses enfants. Mais le crack fait toujours partie de sa vie : il n’existe pas de traitement de substitution pour arrêter cette drogue.