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La situation est calme samedi matin à l'aéroport de Charleroi au premier jour de grève observé par les pilotes belges de Ryanair, indique à Belga le CEO de l'aéroport Philippe Verdonck.
"Il n'y a que les passagers présents avec des vols planifiés, et tout cela dans une ambiance festive de vacances, avec le soulagement de ne point être victime des actions", complète-t-il.
Cinquante vols Ryanair au départ et à l'arrivée à Charleroi sont annulés samedi. Quarante-six vols seront annulés dimanche.
Le site internet de l'aéroport indique uniquement les vols planifiés. Seuls six départs étaient ainsi prévus entre 06h25 et 08h00.
Les passagers sont invités à consulter régulièrement le site de Ryanair et celui de l'aéroport de Charleroi afin de savoir si leur vol est maintenu. La compagnie est tenue de proposer un vol alternatif sans frais aux passagers concernés. Si ce dernier ne leur convient pas, ils sont alors en droit d'exiger le remboursement de leurs billets.
Les pilotes de la compagnie irlandaise à bas-coût réclament la restauration de leur salaire après les coupes concédées au moment de la pandémie de Covid-19. Ils pointent également des problèmes concernant leur temps de repos. Plusieurs rencontres ont eu lieu entre les représentants des pilotes et la compagnie, sans succès. Le syndicat chrétien CNE/ACV Puls dénonce "l'irrespect total de l'entreprise à l'égard des pilotes".
L'attitude de l'entreprise nous aide dans notre lutte
Le mouvement de grève des pilotes de la compagnie aérienne à bas-coût Ryanair basés à l'aéroport de Charleroi est bien suivi, a indiqué samedi à Belga le secrétaire permanent du syndicat CNE Didier Lebbe. La quasi-totalité des vols opérés par des pilotes basés à Charleroi ont été annulés. Les avions de la compagnie irlandaise qui ont décollé samedi depuis le tarmac de Gosselies étaient dans leur grande majorité basés à l'étranger.
Les pilotes se sont rassemblés devant l'aéroport dans le calme, a décrit Didier Lebbe. À ses yeux, cette action de grève démontre la volonté des pilotes de continuer leur combat. "L'attitude de l'entreprise nous aide dans notre lutte", estime le représentant syndicat, parlant d'une direction "provocante". "Elle espère que le mouvement s'essouffle, mais il ne s'essouffle pas. Et son attitude ne fait qu'augmenter la colère." Un premier week-end de grève avait déjà été observé les 15 et 16 juillet.
Selon la CNE, trois éléments posent problème : les salaires, les horaires de travail et la demande par la direction de retirer les plaintes déposées en justice.
Les pilotes réclament la restauration de leur salaire après les coupes concédées au moment de la pandémie de Covid-19. Selon Didier Lebbe, il manque environ 18% par rapport à ce qui serait dû aux pilotes. Pendant la crise sanitaire, un accord "sous la menace de licenciement" sur une diminution de 20% du salaire avait été conclu, rappelle le représentant du syndicat chrétien. Depuis lors, les salaires n'ont pas été réaugmentés. Le syndicat ignore à ce stade s'il s'agit d'une non-indexation ou d'un non-respect de l'accord conclu pendant la pandémie. Cet accord n'a toutefois pas le statut de convention. Il n'a pas été enregistré et ne peut pas faire l'objet d'une éventuelle plainte, selon le secrétaire permanent.
Concernant les plaintes déjà déposées en justice, Didier Lebbe indique qu'il est impossible de les retirer, les enquêtes étant déjà lancées.