Partager:
Le chef des droits humains à l'Onu, Volker Türk, a alerté jeudi sur le "risque élevé" de violences ethniques si El-Facher, la grande ville du sud-ouest du Soudan, tombe aux mains des paramilitaires qui l'assiègent.
"L'expérience amère du passé montre que si El-Facher tombe, il y a un risque élevé de violations et de violences ethniquement ciblées, y compris des exécutions sommaires et des violences sexuelles, de la part" des Forces de soutien rapide (FSR) et de leurs alliés.
Le Soudan est plongé depuis avril 2023 dans une guerre opposant l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des FSR du général Mohammed Hamdane Daglo. Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre pour avoir visé des civils et bloqué l'aide humanitaire.
Depuis des mois, les FSR assiègent El-Facher, la grande ville du Darfour, une région de la taille de la France et qui abrite environ un quart de la population du Soudan.
M. Türk s'inquiète en particulier du sort des déplacés qui ont trouvé refuge dans les camps d'Abou Chouk et de Zamzam.
"Les personnes vivant dans ces camps courent un risque grave de représailles en raison de leur identité tribale, réelle ou perçue, comme venant des mêmes communautés" que les alliés de l'armée soudanaise, selon M. Türk.
Au cours des combats violents qui ont eu lieu ce week-end, au moins 20 civils ont été tués par des tirs, indique le communiqué du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, ajoutant que le nombre réel était probablement "bien plus élevé".
M. Türk a exhorté "la communauté internationale, notamment par l'intermédiaire du Conseil de sécurité, à prendre les mesures nécessaires et efficaces pour protéger les civils au Soudan, notamment les groupes particulièrement exposés aux violences ciblées, et à garantir le respect du droit international par toutes les parties".