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"Il faut revoir l'offre": le secteur de développeurs web est en pénurie, pourquoi?

10.000€ de primes d'entrée, voici ce qu'est prêt à offrir Fabien Pinckaers - le plus jeune milliardaire belge - aux développeurs qui signent dans son entreprise Odoo. Pourquoi ces profils sont-ils si précieux, si rares et si recherchés dans notre pays ? 

Corentin est en première année de master en cybersécurité. Cette formation, il l'a choisie pour ses débouchés : "Forcément, avoir un job sûr et certain à la fin de mes études et potentiellement avoir des propositions, voir où je pouvais aller. C'est ça qui est bien avec l'informatique, c'est que ce n'est pas fermé. Si je pars en cybersécurité et que je préfère revenir sur un truc plus sur la programmation, il n'y aura pas tellement de problème". 

Dans un an, il sera sur le marché de l'emploi, tout comme une quarantaine d'autres diplômés en informatique de cette université. Chaque année, le nombre d'inscrits augmente, mais très lentement, car la filière n'attire pas.

Les élèves ne savent pas ce que c'est, donc au moment de faire leur choix, ils n'y pensent simplement pas

"Comme on n'a pas d'informatique en primaire, en secondaire, les élèves ne savent pas ce que c'est, donc au moment de faire leur choix, ils n'y pensent simplement pas", explique Xavier Devroey, professeur à la faculté d'informatique de l'UNamur. 

La pénurie de main d'œuvre est particulièrement importante dans le secteur du développement. "Ce sont nos développeurs qui sont les plus demandés parce qu'on se rend compte qu'ils commencent avec du développement et puis s'orientent vers d'autres expertises numériques, puisqu'ils ont déjà un socle de compétences assez important, et donc ils continuent leur carrière vers parfois d'autres fonctions", souligne Laura Beltrame, spécialiste capital humain pour Agoria.

On pense qu'il faut revoir l'offre

Chez nous, on estime à 2% le nombre total de jeunes qui sortent avec un diplôme en informatique, contre 4% au niveau européen. Un chiffre insuffisant pour répondre à la demande du marché belge qui compte 20.000 postes à pourvoir.

"On pense qu'il faut revoir l'offre et l'a réfléchir avec des paliers, c'est-à-dire qu'on va commencer par se former puis on va faire appel à un autre acteur pour continuer la formation parce que ces compétences évoluent très vite et parfois sur des domaines très différents", souligne Laura Beltrame.

En Belgique, un emploi sur trois se situe dans le secteur technologique.

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