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Des agresseurs sexuels sur la liste électorale du conseil presbytéral de l'archevêque: "C'est une honte"

Trois auteurs de violences sexuelles connus comme tel au sein de l'Église figurent sur la liste électorale du conseil presbytéral, l'organe qui conseille l'archevêque Luc Terlinden, rapportent mercredi De Standaard, Het Nieuwsblad et Gazet van Antwerpen. Ces journaux citent comme source le prêtre Rik Devillé, fondateur du Groupe de travail sur les droits humains dans l'Église ("Mensenrechten in de Kerk").

"Je ne pouvais pas y croire quand j'ai reçu la liste dans ma boîte aux lettres : trois auteurs de violences sexuelles sur plusieurs victimes mineures. L'un d'entre eux a été traduit en justice, les deux autres ont au minimum fait l'objet d'un accord transactionnel (contrat portant sur une compensation financière et qui intervient avant que les faits ne soient judiciairement constatés, NDLR). Le dernier accord date d'il y a à peine une semaine. C'est une honte", a dénoncé M. Devillé.  

"Si ces informations sont avérées, alors c'est une faute grave", a commenté Geert De Kerpel, porte-parole de l'archevêque Luc Terlinden. M. De Kerpel n'a cependant pas pu confirmer si des agresseurs figuraient bien sur la liste en question.   Les listes électorales doivent être retournées mi-mai. C'est à ce moment-là que les noms seront connus.   Si une personne connue pour des violences perpétrées devait être élue, l'archevêque Terlinden refusera de nommer l'individu, a affirmé M. De Kerpel.  

Mercredi dans la matinale De Ochtend sur Radio 1, le porte-parole a insisté sur le fait que les listes étaient établies automatiquement et que les prêtres ne se portaient donc pas eux-mêmes candidats. Les prêtres pointés du doigt ne savaient donc pas à l'avance qu'ils figureraient sur la liste électorale. En outre, seuls les responsables de l'évêché savent qui a pris part à un accord transactionnel.  

Geert De Kerpel n'y voit cependant pas une excuse. "Nous aurions dû le savoir. Un intermédiaire aurait dû recevoir et effacer ces noms." Le religieux a ensuite présenté les excuses de l'archevêque Luc Terlinden. "Nous devons prendre ce problème à la racine et y remédier", en contrôlant mieux les listes électorales ou en prévenant les prêtres qu'ils y sont repris comme candidats afin de leur permettre de se retirer eux-mêmes, a envisagé le porte-parole du prélat.  

Les trois agresseurs repris sur la liste en question sont aujourd'hui pensionnés et n'exercent donc plus d'activités presbytérales, a souligné M. De Kerpel. Ils figuraient toutefois sur la liste car, pour les prêtres condamnés ou qui ont conclu une transaction, la question de leur renvoi à l'état laïc doit être posée au Vatican. "Nous sommes partisans de cette mesure mais ce n'est donc pas l'évêque qui en décide", a ajouté le porte-parole de l'archevêque de Malines-Bruxelles. La question est actuellement en cours de traitement au Vatican pour ce qui concerne le prêtre qui a conclu un accord transactionnel la semaine dernière.

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