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"Les risques liés au renforcement des Frères musulmans en Belgique ne semblent pas toujours pris à leur juste mesure". Tel est l'un des constats que tire le président sortant du Comité R dans le rapport d'activités 2023 de son institution.
Serge Lipszyc laissera bientôt sa place à Vanessa Samain à la tête de l'organe de contrôle des services de renseignement. Dans la préface du rapport, il tire plusieurs constats: "l'attentat du 16 octobre 2023 contre des supporters suédois nous rappelle à quel point nous restons exposés", dit-il, en évoquant également la résurgence de la violence d'extrême droite, l'ingérence étrangère et le développement des organisations criminelles liées au trafic de stupéfiants.
"Les services de renseignement doivent donc redoubler leurs efforts tant les menaces sont multiples", ajoute-t-il.
Et d'insister sur l'importance de l'échange, maîtres mots réguliers de recommandations diverses. "Les failles et échecs résultent avant tout de l'existence de 'silos' entre services et d'une certaine résistance au partage de l'information", avertit M. Lipszyc.
Le rapport fait le bilan des enquêtes de contrôle menées par le comité R l'an passé, closes ou toujours en cours: risques de sécurité liés à Tik Tok, sur la fuite de rapports à la suite d'une plainte de l'Exécutif des musulmans, venue d'une délégation iranienne à Bruxelles, ingérence étrangère, attentat du 16 octobre, etc.
Comme chaque année, le rapport recense le nombre de fois que les services de renseignement -Sûreté de l'État et SGRS (militaire)- ont eu recours à des méthodes particulières de renseignement. En un an, 669 autorisations ont été émises par le SGRS, essentiellement pour prendre connaissances des données et de la localisation de communications électroniques, pour des écoutes téléphoniques et de l'intrusion informatique. Pour la Sûreté de l'État, 1.718 autorisations sont recensées, de la même nature que celles du service de renseignement militaire.