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Le procès d'un homme ayant mortellement percuté un chauffeur routier a débuté à Liège.
Face aux 12 jurés, Vincent Franck se défend. Il est accusé du meurtre de Bogos Babahan, 60 ans, un chauffeur routier allemand écrasé en 2019. L'auteur présumé nie l'avoir renversé volontairement. "Il reconnaît qu'il est l'auteur matériel des faits, mais il précise que ça a été fait dans un mouvement de panique non réfléchi, où il se sentait menacé et où il a pris peur et il a fui", relate Pascal Rodeyns, son avocat
Le 23 octobre 2019, il est 9h15 lorsque l'auteur présumé effectue de brusques coups de volant et tente de bloquer le camionneur. Les deux hommes se retrouvent quelques kilomètres plus loin sur le parking d'autoroute de Couthuin, sur la E42, mais l'Allemand n'aura pas le temps de discuter. Il sera percuté par la camionnette de l'Amaytois déviation et décédera sur place.
Cinq ans plus tard, la veuve du chauffeur routier exige des réponses. "En plus, elle est allemande, elle ne parle pas français. Se trouver ici dans un pays qui n'est pas le sien, dans une langue qui n'est pas la sienne et entendre aussi des choses sur la circonstance du décès de son mari, c'est très dur pour elle", a expliqué son avocate, Anne Werding.
Sa fille, âgée de 14 ans au moment des faits, était passagère. Elle a expliqué aux enquêteurs que son père avait délibérément foncé sur le chauffeur puisqu’il lui avait déclaré à l’époque : "C’est mieux qu’il soit mort parce que ça aurait coûté plus cher s’il était resté handicapé".
Remis en liberté dans l'attente de son procès, Vincent Franck avait aussi heurté et blessé deux délinquants de 14 ans avec son véhicule il y a deux mois à peine. "Le shérif de la route, c'est l'image du ministère public, ce n'est pas l'image que nous en avons", a déclaré son avocat. "Monsieur Franck s'est déjà énervé sur des gens, a eu des comportements inadaptés, mais ça s'est soldé par le fait que c'est lui qui prend un poing sur la figure et pas l'inverse", déclare l'avocat Pascal Rodeyns.
Ce matin, les avocats de l’accusé ont annoncé qu’ils contesteront l’intention d’homicide bien que M. Franc soit connu de la justice pour plusieurs cas d’entrave méchante à la circulation.
Interrogé par le président et visiblement ému, l’accusé s'est profondément excusé pour les torts causés à la victime et à sa famille. Son procès débute aujourd’hui et devrait durer huit jours.