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Deux hommes ont été tués par balles en pleine rue dimanche en fin d'après-midi à Sevran, moins de 48 heures après une fusillade liée au narcotrafic qui avait fait un mort et plusieurs blessés graves dans cette ville populaire de Seine-Saint-Denis.
Selon des sources policières, les deux hommes ont été tués vers 18H00, allée des Lilas, dans le quartier Montceleux, à 1,4 km du lieu de la fusillade mortelle de vendredi soir.
Âgés de 33 et 35 ans, ils étaient connus pour violences et trafic de stupéfiants, a indiqué une source policière.
Le ou les suspects ont pris la fuite, selon une deuxième source policière.
Deux corps étaient à terre sous des draps blancs, a constaté dimanche soir une journaliste de l'AFP présente sur place, au pied de la maison de quartier Edmond-Michelet. Une très forte présence policière a été déployée sur les lieux, sécurisés par de la rubalise jaune.
Des personnes en larmes se tenaient à proximité.
"Ce sont deux jeunes du quartier qui ont été tués", a affirmé une riveraine à l'AFP, qui a requis l'anonymat et n'a pas assisté directement à la scène.
Deux unités de forces mobiles ont été envoyées sur place, a précisé une source policière.
Dans la nuit de vendredi à samedi, un homme de 28 ans avait déjà été tué et quatre autres 22 blessés, lors d'une fusillade dans la cité des Beaudottes, quartier emblématique de cette ville de 52.000 habitants située à 25 km au nord-est de Paris.
Trois autres blessés par balles s'étaient également présentés à l'hôpital plus tard dans la nuit, l'un d'eux repartant avant d'être examiné.
"C'est forcément un règlement de comptes lié au trafic de stupéfiants", avait réagi auprès de l'AFP Stéphane Blanchet, maire DVG de la ville.
Sur place, 25 douilles de 7.62, un calibre notamment utilisé pour les armes de type Kalachnikov, avaient été retrouvées.
Après Marseille, Sevran avait fait l'objet d'une opération anti-drogue "place nette XXL" le 25 mars dans l'objectif de porter un coup d'arrêt aux trafics. Dans cette ville, le point de deal de la cité Rougemont avait été "éradiqué", a indiqué samedi la préfecture de police.
- "Guerres de territoire" -
Selon cette source, "il est évident que ces opérations déstabilisent le trafic et suscitent des guerres de territoire pour se réapproprier les points démantelés".
Vendredi, la fusillade s'est produite vers 23H45 quand deux personnes sont arrivées sur un parking à bord d'une Peugeot 5008. Le passager est sorti du véhicule puis a tiré à plusieurs reprises avant de prendre la fuite, a indiqué une source policière.
Plusieurs unités de forces mobiles ont été envoyées samedi dans le secteur pour renforcer un dispositif de sécurisation comprenant déjà des policiers locaux et de brigades anti-criminalité (BAC), avait indiqué la préfecture de police à l'AFP.
Une enquête avait été ouverte pour homicide volontaire en bande organisée et tentatives d'homicides volontaires en bande organisée, a indiqué le parquet de Bobigny à l'AFP. Elle avait été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne.
Dans un communiqué publié samedi, le maire de Sevran a dénoncé un "déchaînement inouï" de violence qu'il attribue à "l'argent sale de l'économie de la drogue", une "économie de mort qui pourrit nos villes".
"Les semaines précédentes, d'autres tirs avaient eu lieu, probablement liés aux trafics, dans un quartier proche d'une ville voisine", a-t-il précisé, soulignant que "ces phénomènes dépassent malheureusement les frontières de nos villes".
Un total de 315 faits d'homicides ou tentatives d'homicide liés au trafic de stupéfiants ont été comptabilisés en France entre janvier et novembre 2023 en zone police, soit une hausse de 57% sur un an, selon la police nationale.