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Le ministère public a contesté, lundi au procès Encro, la violation du secret professionnel invoquée en plaidoirie par un avocat devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Me Cédric Vergauwen s'était offusqué des méthodes déployées par les enquêteurs pour débusquer les membres d'un réseau criminel actif dans le trafic de stupéfiants.
Dans le cadre de ce procès, qui tient son nom de la messagerie cryptée Encrochat décodée en 2020, la défense du prévenu Gerison A. avait plaidé l'irrecevabilité des poursuites. Le quadragénaire est poursuivi pour l'exportation et l'importation présumée de cocaïne.
Selon son avocat, l'homme a été identifié par la police après un échange entre Abdelwahad G., un des dirigeants présumés du trafic, et lui-même. Lors de sa plaidoirie, le pénaliste avait souligné que, selon la chambre des mises en accusation, utiliser contre un inculpé des éléments couverts par le secret professionnel était contraire à un procès équitable.
De son côté, le parquet fédéral a estimé qu'aucun secret professionnel n'a été violé concernant Gerison A. "L'observation de la façade d'un cabinet d'avocat ne révèle pas de secret", a argumenté le procureur fédéral Julien Moinil. "Cela justifierait que l'on mette le dossier Gerison A. à la poubelle?", s'est-il interrogé.
En cas de violation du secret professionnel, la preuve doit être écartée, le but étant de protéger l'intégrité des secrets confiés par un client à son avocat, a concédé le ministère public. Ce dernier n'est cependant pas être d'accord avec "le procès fait ici au juge d'instruction et aux enquêteurs".