Elles sont trois YouTubeuses de moins de 30 ans, sensibilisées ou pas aux questions climatiques, venues arpenter les couloirs de la COP26 pour quelques jours ou deux semaines, avec pour ambition de parler différemment de la crise climatique.
Indienne, Sejal Kumar, 26 ans, est suivie par 875.000 personnes sur Instagram et sa chaîne YouTube compte 1,4 million d'abonnés, surtout des jeunes filles, à qui elle dispense conseils mode et beauté. Invitée à Glasgow, où se tient la conférence climat mondiale, elle veut à la fois travailler sur elle-même et influencer ses fans. "Je suis de plus en plus engagée pour apprendre sur le changement climatique", explique la jeune femme de 26 ans, qui s'affiche également "très engagée pour les droits des filles".
"Je n'ai pas honte d'être débutante, c'est justement le propos, que des gens qui ne sont pas experts puissent également en parler", explique celle qui a assisté à diverses séances ou tables rondes, dont une avec Malala Yousafzai, la jeune militante pakistanaise des droits des femmes.
"Une bonne manière d'attirer l'attention"
"Alicia Joe", Allemande dont la chaîne YouTube dépasse les 250.000 abonnés et se consacre beaucoup aux sujets de société, "a ressenti le besoin d'apprendre de nouveaux sujets, et la COP est un bon endroit pour apprendre". Elle qui travaille beaucoup à partir des commentaires de ses suiveurs a été tout particulièrement marquée par les inondations meurtrières qui ont fait près de 200 morts en juillet dans son pays, et qui ont, selon une étude scientifique, été renforcées par les effets du réchauffement.
"C'était très intéressant de recueillir les histoires des gens (affectés) qui habitaient près de chez moi. Et c'est une bonne manière d'attirer l'attention." Après cinq jours à la COP elle veut maintenant "diffuser le message sur ce que j'ai appris ici". Elle a déjà posté depuis Glasgow une vidéo en format court sur le réchauffement.
"Climabar"
À la différence de ses collègues, l'Espagnole Carmen Huidobro, 27 ans, a fait des études d'environnement à l'université. Elle travaille désormais dans le secteur et en est déjà à sa troisième COP. La chaîne YouTube qu'elle a co-fondée il y a un an n'a encore que 1.600 abonnés, mais elle ne compte pas s'arrêter là. Le principe est simple: mettre ses connaissances à portée de tous via un langage simple, comme celui d'une conversation entre amis autour d'un verre. D'ailleurs, la chaîne s'appelle "Climabar".
"Je suis dans les questions d'environnement depuis toujours et je me suis rendu compte que c'était exactement le problème, on ne s'adresse qu'à des gens qui sont déjà conscients" du problème. "J'ai compris qu'à l'extérieur, tout le monde s'en fichait."
Elle assume de participer à un livestream pour présenter son travail alors que dans la rue, des milliers de personnes manifestent pour réclamer plus sur le front de la lutte contre le réchauffement. "D'abord ma collègue (avec qui elle a fondé Climabar) est dehors", sourit-elle. "Mais il faut toutes sortes de militantisme et pour moi, être ici, c'est aussi militer. Et tout le monde ne se sent pas en phase avec ce qui se passe à l'extérieur. Il faut aborder les gens d'une façon qui les mette à l'aise et avec laquelle il sont en phase. Il faut tendre la main, pas juste toujours parler aux mêmes."
Sejal Kumar aussi ambitionne de sensibiliser son public, qui ne la suit pas pour des préoccupations environnementales. "Cette année, j'ai compris que je devais essayer de changer ce que je cherche à dire et la façon dont j'utilise la mode, qui a un impact (écologique) énorme." "Je cherche les petites choses que je peux faire dans ma vie de tous les jours. Et si j'arrive à inciter mes spectateurs à faire pareil, c'est une petite façon d'avoir un impact. Les gens veulent juste savoir ce qu'ils peuvent faire."
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