Heure après heure, le film de la dernière nuit de la princesse Diana...
Samedi 30 août. Diana et Dodi Al Fayed arrivent à Paris à bord d’un jet privé. Atterrissage discret au Bourget et puis le couple se dirige vers le pied-à-terre de la famille Al-Fayed à Paris dans le huitième arrondissement. Diana qui aime Paris en profite pour faire un peu de shopping du côté des Champs-Elysées. Le soir, vers 21h45, la princesse et Dodi montent à bord d’une Mercedes 600 SEL conduite par Philippe, le chauffeur de la famille Al-Fayed. Dans une Range Rover prennent place les gardes du corps dont Trevor Rees-Jones. Cet équipage arrive au Ritz pour dîner. Vers 22h15, le couple s’installe au restaurant mais la curiosité des clients du restaurant les indispose rapidement. Dodi et sa compagne demandent un endroit plus calme pour dîner en paix et la direction lui prépare un salon plus discret au premier étage.
Diana ne se doute pas encore de l’agitation qui règne au-dehors. La rumeur de sa présence au restaurant s’est répandue comme une traînée de poudre et de nombreux curieux se massent devant le Ritz. Tandis que l’ambiance s’échauffe à l’extérieur, le dîner romantique se poursuit à l’intérieur. Il paraît bientôt évident que le couple ne pourra pas quitter le restaurant aussi discrètement qu’il est arrivé.
Diana quitte le Ritz avec son amant
La princesse veut échapper aux curieux et aux journalistes. Une Range Rover quitte l’hôtel mais ce n’est qu’un leurre destiné à tromper la vigilance des photographes. Même chose pour les deux Mercedes qui quittent ensuite le Ritz sur le coup de minuit. Au même moment, une troisième Mercedes quitte Le Ritz via le parking privé de l’établissement. Diana est lasse, elle veut rejoindre l’appartement de Dodi. La voiture est conduite par Henri Paul qui s’occupe de la sécurité du palace. À côté de lui a pris place le garde du corps Trevor Rees-Jones.
Dodi et Diana sont assis derrière sans avoir bouclé leur ceinture. La voiture s’engage sur la rue de Rivoli, la place de la Concorde, le cours de la Reine et la voie express rive droite. L’automobile prend de la vitesse. Henri Paul n’est pas un chauffeur professionnel mais il a l’habitude du volant et n’hésite pas à donner des gaz. Henri Paul dépasse une voiture (une Fiat Uno blanche) et puis survient le drame. Dans le tunnel, il perd le contrôle de son véhicule qui va percuter le mur avant de faire un violent tête-à-queue.
Aujourd’hui, on a retrouvé la trace de la fameuse Fiat Uno blanche. Quant à la Mercedes dans laquelle se trouvent Diana et Dodi, c’est une voiture qui affiche 11.000 kilomètres au compteur. Une voiture achetée soi-disant neuve mais braquée et défoncée après avoir subi plusieurs tonneaux. Bref, c’est une épave qui ne tient pas la route au-delà des 60 km/h. Pour ce qui est du chauffeur Henri Paul, il n’avait pas seulement bu, il était aussi sous antidépresseur, somnifère et anti-alcool ! Tous les ingrédients du drame étaient réunis.
Diana est blessée: pourra-t-elle survivre au terrible accident?
Il est 00h23 quand les pompiers reçoivent l’appel d’un témoin : un terrible accident vient de se produire dans le tunnel de l’Alma ! Quelques minutes plus tard, les équipes du SAMU arrivent sur place. Ils constatent l’importance du choc en découvrant que Dodi et le chauffeur sont morts sur le coup. Le garde du corps a été grièvement blessé mais l’airbag semble lui avoir été bénéfique. Quant à Diana, elle est grièvement blessée et inconsciente. Plaies aux cuisses, fracture d’un bras, blessure de la cage thoracique, traumatisme crânien… la situation est grave. Mais est-elle désespérée ? A cette heure-là, on ne le sait pas encore.
Comment annoncer la mort de Diana au monde?
En apprenant la nouvelle, la planète est traumatisée.Les photographes mitraillent la voiture tandis que les plus hautes autorités sont prévenues. Il faut aussi passer un coup de téléphone en Angleterre pour délivrer l’incroyable nouvelle. Un test détermine que le chauffeur conduisait en état d’ébriété. Les pompiers réussissent à désincarcérer les passagers la voiture et vers 1h50, Diana et Trevor Rees-Jones sont emmenés à la Pitié-Salpêtrière. À l’hôpital, le ministre de l’intérieur et l’ambassadeur de Grande-Bretagne sont déjà là. Les médecins constatent la gravité de la blessure de la princesse. Ils tentent le tout pour le tout en fermant la plaie et en pratiquant un long massage cardiaque mais en vain. À 4 heures, le décès est officiellement constaté. Une hémorragie pulmonaire a eu raison de la princesse.
Une demi-heure plus tard, la carcasse de la Mercedes est chargée et conduite dans un garage afin d’y être étudiée. Le communiqué des médecins est donné à 5h30 et quatorze minutes après, c’est au tour de l’AFP de rendre publique la nouvelle : La princesse Diana est morte. L’Europe se réveille, abasourdie. Ce n’est que le début de l’ultime affaire "Diana".
Après la mort de Diana, le dilemme d’Elizabeth
Quand la reine apprend la terrible nouvelle de la mort de Diana, elle songe avant tout à ses petits-enfants. Comment William et Harry vont-ils réagir face à l’incroyable drame qui les touche ? Elizabeth II veut avant tout se comporter en grand-mère mais aussi en souveraine. La famille royale est, comme de coutume, en vacances dans le château écossais de Balmoral. La villégiature des Windsor est réglée comme du papier à musique. Repas en famille, promenades, parties de chasse, offices religieux… rien ne vient jamais perturber ce cérémonial inscrit dans la dure roche d’Ecosse.
Officiellement, Diana ne fait plus partie de la famille royale. Elle n’est plus l’épouse de Charles, son unique rôle officiel est celui de mère des princes royaux et surtout du futur héritier de la couronne. Les griefs contre la princesse de Galles sont aussi variés que nombreux. La reine ne peut pas tirer un trait sur le ressentiment qui s’est accumulé au cours des années. Bien évidemment, elle n’a pas souhaité la mort de son ancienne belle-fille mais même dans ces circonstances dramatiques, elle ne veut pas fléchir une fois encore devant elle.
Elizabeth II condamnée par son peuple
Face à Elizabeth, Diana remporte la plus grande victoire de sa vie mais à titre posthume. Depuis l’annonce de son décès, c’est un immense mouvement d’émotion populaire qui s’est soulevé à travers le monde et au Royaume-Uni. Devant les grilles du palais s’amoncellent les bouquets de fleurs accompagnés de témoignages souvent déchirants. Mais Buckingham Palace paraît insensible à l’émotion d’un peuple. Un communiqué sec a annoncé la disparition de la princesse et la reine ne semble pas déterminée à offrir des obsèques royales à l’ex-épouse de son fils. Des sondages sont publiés, ils sont catastrophiques pour la famille royale dont la popularité est au plus bas. Charles a conscience qu’il faut agir et ne pas se laisser submerger par cette vague qui risque d’emporter l’institution monarchique.
Mais les voix conjuguées de l’époux de la reine le duc d’Edimbourg et de la reine mère sont intransigeantes, il est hors de question de ramener la morte dans le cercle très fermé de la dynastie. À l’époque encore jeune premier ministre, Tony Blair décide de monter au front. Il affronte la souveraine et tente de lui faire changer d’avis. Elizabeth reste intraitable, Diana ne fait plus partie de la famille et ses obsèques relèvent dès lors du domaine privé.
Face à la pression populaire, elle n’aura bientôt plus d’autre choix que celui de céder.
Patrick Weber
Chroniqueur royal RTL
Vos commentaires