Durant la conférence de presse qui a suivi la signature du traité de libre échange entre le Canada et l'Union européenne, Jean-Claude Junckers a adressé un message à la Wallonie et au président du cdH, Benoît Lutgen. "Jamais, au grand jamais, dans la bouche de nos interlocuteurs, nous n'avons menacé la Région wallonne. Qu'on cesse de dire, et je le dis à l'intention du cdH et de son président, qu'on cesse de dire que la Commission a menacé de conséquences désastreuses pour la Wallonie", a déclaré le président de la Commission européenne.
La réponse, en direct, de Benoît Lutgen
Face à ces propos, nous avons interrogé Benoît Lutgen en direct dans le RTLinfo 19H. "J'avais déjà dit que Jean-Claude Juncker n'étais pas directement visé par mes propos sur les pressions. Dans les négociations, de façon très feutrée, il y a effectivement certains technocrates qui ont des propos interpellants. Je peux les comprendre, ils ne sont pas habitués, mais ils vont devoir s'habituer à la démocratie. Ils n'étaient plus habitués à ça, que des élus du peuple, en l'occurrence les députés wallons, aient contesté le CETA et apporté des améliorations", rétorque le président du cdH.
"Jean-Claude, réveille-toi!"
Le président du Centre démocrate humaniste adresse aussi un message personnel à Jean-Claude Juncker et réclame une Union européenne différente. "Il devrait surtout se réveiller. C'est quand même incroyable que la Wallonie, toute seule, ait dû se battre face aux multinationales, puisqu'elles étaient largement avantagées avant qu'on apporte des modifications notamment pour aider les PME. Même chose par rapport aux agriculteurs, comment se fait-il que la Wallonie, seule et petite région, ait dû se battre pour les agriculteurs et les aider et les soutenir?", interroge Benoît Lutgen. "L'Europe doit se réveiller, l'Europe des multinationales, on n'en veut pas. Jean-Claude, réveille-toi!", ajoute-t-il.
"La Wallonie n'est pas une micro-région"
Concernant le conseil de Jean-Claude Juncker envers la Belgique, à qui il demande de modifier la façon de gérer ses relations internationales, voici la réponse du président du cdH: "Il n'a pas à tenir ces propos-là. Puis, un commissaire européen à l'Économie et à la Société numérique qui traite la Région wallonne de micro-région communiste, c'est inacceptable! Inacceptable de la part de la Commission européenne de tenir ce genre de propos. Nous ne sommes pas une micro-région, nous avons fait vibrer la démocratie. Et qu'ils se le disent, il n'y a pas que la Wallonie, avec l'ensemble des citoyens on va continuer à être très vigilants par rapport au CETA. Parce que ce n'est pas fini, la belle signature, la belle ratification avec les belles photos, ce n'est qu'une première étape. S'il le faut nous retirerons la prise, si l'ensemble des engagements pris par la Commission ne sont pas respectés", conclut Benoît Lutgen.
Benoît Lutgen répond au président de la Commission européenne: "S'il le faut, nous retirerons la prise!"
Publié le 30 octobre 2016 à 19h34
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