Partager:
"Jamais nous n'avons menacé la Wallonie, et je le dis à l'adresse du cdH", a lancé dimanche le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à la fin de la conférence de presse sur la signature de l'accord entre l'Union européenne et le Canada.
"J'ai quelques mots à dire à l'adresse de la Wallonie", a commencé Jean-Claude Juncker. "Je suis reconnaissant au ministre-président wallon Paul Magnette d'avoir dit devant les députés qu'il était reconnaissant du rôle de la Commission dans les négociations".
"J'explique la Belgique aux Belges"
Sur un ton très déterminé, le président de la Commission européenne a poursuivi sa déclaration visant la Belgique et la Wallonie: "L'interlocuteur de la Commission n'est pas la Région wallonne, c'est le gouvernement fédéral". Lorsqu'une personne, probablement le président du Conseil européen, lui dit de "se calmer", Jean-Claude Juncker poursuit. "Non, moi je ne suis pas nerveux, j'explique la Belgique aux Belges", rétorque-t-il, provoquant les rires des journalistes présents.
"Normalement, les entités régionales et le gouvernement fédéral devraient se mettre d'accord sur le cahier d'exigences. Ils n'y sont pas parvenus à ce qu'il paraît, donc exceptionnellement Cecilia Malmström (NDLR: commissaire européenne au Commerce) et les principaux négociateurs, nous avons engagé des débats avec la Région wallonne, que je connais mieux que tous les autres Européens", lance Jean-Claude Juncker. "Avec la Région wallonne je travaille depuis le temps du ministre-président Guy Spitaels. Moi je n'ai pas besoin de recevoir de leçon en matière de régionalisme belge", dit-il.
"Je le dis à l'intention du cdH et de son président"
Dans son allocution, le président de la Commission vise directement le cdH, qui appartient à la même famille politique que lui, le Parti populaire européen (PPE). "Jamais, au grand jamais, dans la bouche de nos interlocuteurs, nous n'avons menacé la Région wallonne. Qu'on cesse de dire, et je le dis à l'intention du cdH et de son président, qu'on cesse de dire que la Commission a menacé de conséquences désastreuses pour la Wallonie. Nous étions très engagés aux côtés de la Wallonie pour faire en sorte que toutes les incertitudes qui pouvaient entourer l'accord, qui d'ailleurs n'a pas été changé ne fut-ce que d'une virgule, que toutes ces incertitudes disparaissent", affirme-t-il.
M. Juncker a conclu sa déclaration sur ces mots: "Que la Belgique réfléchisse à sa manière de fonctionnement lorsqu'il s'agit des relations internationales".