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Laurent, un policier gravement blessé au genou lors d'une course-poursuite, doit payer des frais de justice: comment l'expliquer?

Une affaire interpellante à Bruxelles passe mal auprès des forces de l'ordre. Un policier s'était gravement blessé au genou au cours d'une course-poursuite à pied avec un suspect. Il est allé en justice, mais son dossier à été classé "sans suite" au pénal. Il a aussi perdu au civil et a même été condamné à payer lui-même les frais de procédure.

Laurent est un policier chevronné. Lors de la fusillade avec Salah Abdeslam à Forest, il fait partie des premiers arrivé sur place. C’est pourtant lors d’une simple course-poursuite pédestre avec un jeune qui refusait de se faire contrôler que sa vie a basculé. "Quand il est arrivé à ma hauteur, il a voulu passer entre moi et le véhicule. Il m'a percuté au niveau du genou. On est tombé tous les deux à terre. La douleur était très intense. J'ai directement hurlé. Le particulier est resté coincé en-dessous de moi et a commencé à me donner des coups de pied dans le dos pour essayer de prendre la fuite. Sauf que mon collègue était revenu et a procédé à son interpellation", raconte-t-il. 

Ligaments arrachés, son genou droit est sévèrement blessé. En incapacité de travail pendant 18 mois, il sera opéré deux fois. Au pénal, le dossier est classé sans suite. Au civil, il n’est pas dédommagé il doit même payer les frais de procédure.

"J'étais estomaqué. J'ai le moral à zéro, plus envie de travailler. Au quotidien, mes collègues et moi sommes victimes de violences verbales ou physiques. On est sujet à cela tous les jours, et on a aucun retour de la justice", estime-t-il. 

Nous avons essayé de comprendre ce jugement civile en demandant des explications à un juriste. Dans le dossier, il n’y a pas d’images vidéo, juste un témoignage.

"On a le témoignage d'un collègue du policier qui a été blessé. Mais le juge dit simplement que dans le respect des règles de preuves, cela ne me suffit pas pour pouvoir dire qu'il y a une responsabilité. Ce n'est pas une faute pénale, c'est une responsabilité dans le chef de la personne qui aurait causé les blessures au policier", explique Etienne Gras, avocat pénaliste.

Laurent est désormais maître-chien, et il ressent encore des douleurs liées à sa blessure.

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